Dark Light

C’est une bonne situation, ça, gamer ?

Scribe, collectionneur, gamer, banquier, finfluenceur, acteur porno… Autant de pratiques et de professionnels que d’idées reçues sur les salaires de ces industries. Alors, qui gagne bien ? Combien ? Comment ? BLING Media tente de démêler le vrai du faux. Deux fois par mois, focus sur un gagne-pain et les ordres de grandeur de ses rémunérations.

Les compétitions de jeux vidéo n’en finissent pas de battre des records. Au cours de l’année 2021, trois tournois eSport sont entrés dans le top 10 des plus gros prize pools de l’Histoire, en offrant chacun plusieurs millions de dollars de gains à leurs gagnants. Des sommes records qui mettent un peu plus en évidence la dynamique de croissance globale dans le secteur du gaming. 

Que ce soit à travers Zerator et son ZEvent caritatif, via Gotaga et ses performances compétitives ou via Squeezie qui casse systématiquement Internet avec ses différents projets, on entend toujours plus parler des gamers, et certains semblent très bien gagner leur vie. À tel point qu’on les compare parfois aux footballeurs ! Alors, combien ça gagne, en vrai, un gamer ?

Gotaga aussi riche que Pogba ?

Lorsque l’on pense aux revenus des gamers, l’eSport nous vient forcément en tête. Contraction des termes « electronic » et « sport », le terme aujourd’hui très répandu désigne la pratique compétitive des jeux vidéo, en solo ou en équipe. 

Un phénomène qui a explosé ces dernières années, mais qui n’est pourtant pas tout jeune : dès les années 1970, les premiers gamers s’affrontent sur bornes d’arcade à Pacman ou à Tetris. Le dispositif évolue dans les années 1990, où les premières lan (compétitions où chacun apporte son propre PC et le connecte au réseau pour affronter les joueurs présents à l’évènement) se développent… Avant d’exploser dans les années 2000, grâce aux connexions Internet qui permettent aux joueurs du monde entier de se mesurer les uns aux autres. 

Avec des jeux en ligne ultra populaires auprès des jeunes générations, des stars ont rapidement émergé grâce à leurs prouesses en stream ou en compétition. Et côté revenus ? Le salaire des gamers pro dépend de plusieurs facteurs : la ligue dans laquelle ils évoluent, la popularité du jeu dans lequel ils excellent,leur propre popularité sur les réseaux sociaux, leurs résultats compétitifs… En moyenne, les joueurs professionnels sous contrat gagnent entre 1 000$ et 5 000$ par mois (les disparités sont évidemment importantes).

Quant aux joueurs les plus performants et les plus populaires, véritables stars du milieu, ils peuvent gagner jusqu’à 10 000$ chaque mois, uniquement en provenance de leurs sponsors ! Car les salaires versés par les structures qui gèrent les joueurs sont loin d’être les seules sources de revenus pour les gamers : récompenses lors des compétitions (sur des jeux comme Dota, League of Legends ou Fortnite, les gagnants touchent des millions de dollars), réseaux sociaux (placements de produits, opérations sponsorisées…) mais aussi chaînes Twitch et Youtube… Les opportunités sont nombreuses.

Résultat : les revenus des meilleurs joueurs pro et des streamers gaming les plus populaires laissent sans voix. L’Américain Tyler Blevins, plus connu sous le pseudonyme « Ninja », joueur Fortnite mais aussi streamer et youtuber, a gagné près de 17 millions de dollars sur l’année 2019 ! De son côté, Zerator, streamer français multi-gaming, affiche des revenus mensuels proches des 36 000€, quand Gotaga, joueur pro français et lui aussi streamer, gagne près de 22 000€ tous les mois. On est certes encore loin des 1,5 million d’euros mensuels de Paul Pogba, mais les gamers les plus populaires n’ont clairement pas à se plaindre !

Le play-to-earn, la révolution dans l’économie du jeu vidéo

Si les gamers peuvent d’ores et déjà gagner de l’argent grâce à leurs performances compétitives et à leur popularité en ligne, une nouvelle manière de générer des revenus en jouant a récemment émergé dans le secteur vidéoludique, toujours à la pointe de l’innovation. Il s’agit du play-to-earn, dont Kévin Bravo, fondateur de l’agence marketing 2ndPotion, nous a confié tous les secrets dans un récent entretien accordé à BLING Média.

Fondés sur la technologie de la blockchain, les jeux play-to-earn permettent aux joueurs de collecter des tokens (jetons liés à une cryptomonnaie, comme l’Ethereum) ou des NFT (jetons non fongibles liés à un actif numérique, comme un objet ou une créature virtuelle, dont l’authenticité et la propriété sont certifiées par la blockchain) simplement… En jouant ! 

Aussi fou que cela puisse paraître, ce système est au cœur des jeux play-to-earn qui « ont besoin, pour créer de la valeur, d’en offrir tout d’abord aux joueurs », nous explique Kévin : « Imaginez que dans Candy Crush, au lieu d’acheter des packs de bonbons pour pouvoir avancer dans le jeu, le jeu vous offrait de l’argent à chaque niveau complété ».

Pour gagner de l’argent dans un play-to-earn, trois méthodes s’offrent au joueur : la game loop, qui consiste simplement à jouer au jeu afin de gagner des tokens qui sont par la suite convertibles en monnaie réelle (euros, dollars…), la marketplace, qui permet aux joueurs de vendre des objets ou des créatures (sous forme de NFT) qu’ils ont acquis là encore en jouant, ou bien l’achat/revente de NFT auprès d’autres joueurs qui recherchent les meilleurs objets ou les meilleures créatures, afin de générer des plus-values (l’option « investisseur »). 

Un véritable microcosme économique qui sous-tend le business model des play-to-earn : les joueurs sont incités à passer du temps sur le jeu et à faire augmenter le volume global de transactions (grâce aux tokens qu’ils obtiennent en jouant), transactions sur lesquelles les éditeurs prélèvent un pourcentage.

Côté revenus, les gamers les plus assidus parviennent à gagner quelques centaines de dollars par mois, voire un peu plus. Et ce ne sont là que les revenus basiques des joueurs qui se contentent de récolter des ressources virtuelles pour les revendre, mais l’achat et la revente de NFT peuvent augmenter significativement les gains. Kévin Bravo nous explique ainsi avoir réalisé une belle plus-value en achetant une parcelle virtuelle dans The Sandbox pour quelques 1 000$, avant de la revendre, deux mois plus tard, entre 10 000 et 12 000$. Mais Kévin nous l’assure bien : ce n’est pas de l’argent facile ou magique, et encore moins une science exacte. Gagner de l’argent grâce aux NFT demande beaucoup de recherches afin de repérer les projets prometteurs… et du sang-froid en cas d’échec !

Si lorsque nous étions enfants, jouer aux jeux vidéo était bien souvent mal vu, considéré comme un truc de geek, une perte de temps… Aujourd’hui force est de constater que tout a changé : nous sommes tous à notre échelle un peu des geeks et des gamers ! Et, dans une société où jouer aux jeux vidéo est devenu parfaitement banal, les meilleurs joueurs sont des stars qui gagnent très bien leur vie ! Pour ne rien gâcher, le jeu vidéo est actuellement l’un des secteurs les plus dynamiques, tant en termes de croissance que d’innovation : play-to-earn, NFT, cryptomonnaies… Autant de tendances encouragées par les jeux vidéo et selon toutes vraisemblances amenées à se répandre dans nos sociétés !

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