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Comment épargner selon son âge ?

Que l’on soit étudiant ou déjà dans la vie active, la question de l’épargne nous concerne tous. Ce qui diffère en revanche, ce sont les méthodes pour mettre de l’argent de côté.

À 20, 30 ou 40 ans, les revenus et besoins ne sont pas les mêmes. Il existe de multiples façons d’épargner selon son âge.

Découvrez tous nos conseils pour y voir un peu plus clair. 

Épargner, ça veut dire quoi ?

Épargner cela signifie mettre de côté une somme d’argent que vous ne dépenserez pas immédiatement. Elle constitue votre épargne.

Les sommes épargnées peuvent par exemple vous permettre de :

  • Faire face à un imprévu financier (une dette fiscale, une réparation dans son logement ou sur son véhicule).
  • Vous constituer un patrimoine immobilier (achat d’une résidence principale ou secondaire).
  • Vous faire plaisir (voyager, faire un achat exceptionnel…). 

Il n’y a pas de règles. Tout dépend de votre âge et de vos besoins dans la vie.

Si à 30 ans l’objectif est plutôt d’investir dans une résidence principale, à 20 ans il s’agira davantage de se constituer une sécurité en cas d’imprévu.

Et autour de 40 ans, on prévoit généralement de financer les études de ses enfants.

Puis quand approche la retraite, on tente d’arrondir ses futures mensualités avec des revenus fonciers ou de meilleures ressources sur ses comptes bancaires. 

Votre capacité d’épargne, c’est-à-dire le montant que vous pouvez mettre de côté chaque mois, dépend de vos entrées (revenus) et de vos dépenses mensuelles (charges).

En ôtant à vos entrées toutes vos dépenses, vous obtiendrez votre reste à vivre. C’est une partie de ce dernier qui peut être épargné.

Reste à vivre = revenus - dépenses
Montant de l’épargne mensuelle = % du reste à vivre 

Une chose est vraie à tout âge : plus vous épargnez tôt, plus le capital à la fin sera important.

Épargner à 20 ans

À 20 ans, payer sa scolarité, louer son logement, remplir son frigo, sont ce qui constitue le gros des dépenses.

Et tout ceci, le plus souvent sans disposer de revenus pérennes et conséquents. Pas facile dans ce contexte de mettre de l’argent de côté. Mais pas impossible non plus !

Voici quelques conseils pour commencer à épargner à 20 ans, afin de vous constituer une épargne de sécurité indispensable en cas d’imprévu. Les petites sommes sont évidemment les bienvenues, elles vous habitueront à mettre de côté.

Ouvrir un livret A réglementé pour se constituer une épargne

Pour commencer à épargner à 20 ans, nous vous conseillons d’investir dans l’épargne à taux fixe. Même si le rendement est faible, le Livret A a le mérite d’être exonéré d’impôts et de prélèvements sociaux. Les intérêts que vous tirerez chaque année de votre compte sur livret constituent un début d’épargne.

À noter : L’intérêt est de 3% pour le Livret A depuis le 1er février 2023. Il a été rehaussé au début de l’année en raison de l’inflation. 

L’ensemble des banques peut proposer le Livret A. Toute personne, majeure ou mineure, peut en ouvrir un. Mais il n’est pas possible d’en détenir plusieurs.

Le plafond du Livret A est de 22 950€. Ses intérêts sont calculés par quinzaine, avec une capitalisation annuelle au 31 décembre.

À noter : Entre 12 et 25 ans, il existe le Livret jeune. Le plafond est moins élevé que celui du Livret A, puisqu’il est de 1 600€ maximum (hors intérêts capitalisés). Chaque banque décide du rendement de son Livret jeune, sans pouvoir être inférieur à celui du Livret A. Les intérêts du Livret jeune sont exonérés d’impôts sur le revenu et de prélèvements sociaux.

💡 Bon à savoir : Il existe d’autres livrets réglementés : LDD, PEL, PEA… Vous avez le choix. Il est possible de cumuler un Livret A avec ses autres comptes sur livret.

Combien épargner chaque mois, concrètement ?

Généralement, il est conseillé de mettre de côté au moins 10% de ses revenus mensuels quels qu’ils soient, et jusqu’à 20% selon les situations.

Il peut être intéressant pour cela de mettre en place un virement automatique auprès de votre banque, afin que la somme correspondant à ce pourcentage soit systématiquement épargnée sur votre livret.

Une bonne manière de « se payer en premier » chaque mois, et de se constituer à coup sûr une épargne de précaution. Même si les sommes sont toutes petites, c’est une bonne habitude à mettre en place.

Si vous voulez mettre un peu plus d’argent de côté, vous pouvez aussi décider d’arrondir vos fins de mois, et d’épargner ces sommes-là.

Comment ? Par exemple, en faisant du covoiturage, ou en louant vos objets personnels (véhicules, outils, appareils électroménagers…). Les sommes obtenues pourront être placées sur votre Livret A et constituer un début d’épargne.

Épargner à 30 ans

Si vous avez 30 ans et que votre emploi est stable, vous pensez possiblement à acquérir dans les prochaines années votre résidence principale. Pour ce faire, il vous faut nécessairement avoir de l’argent de côté pour que les banques acceptent de financer votre achat : cette épargne constituera votre apport afin d’obtenir votre crédit immobilier. Pour vous la constituer, plusieurs solutions sont envisageables. 

Ouvrir un PEL

Dès vos premiers salaires, n’hésitez pas à ouvrir auprès de votre banque un Plan épargne logement (PEL). Plus vous l’ouvrez tôt, plus vous augmentez vos chances d’avoir un bon emprunt.

Pourquoi ? Car le PEL est soumis à une épargne forcée. Vous devez verser un capital de départ d’au minimum 225€. Puis, 540€ minimum par an. Le montant maximum que vous pouvez verser sur le PEL est de 61 200€.

Le PEL est fixé à 2% d’intérêts annuels depuis début 2023. Il s’agit du taux brut, c’est-à-dire avant prélèvement des frais par la banque. Les intérêts sont capitalisables. Cela veut dire qu’au 31 décembre de chaque année, les intérêts s’ajoutent au capital déjà épargné pour produire des intérêts supplémentaires.

Il faut attendre 4 ans pour pouvoir le clôturer sans pénalités et bénéficier d’une prime d’État pour votre crédit immobilier (prime pouvant atteindre 1 525€). Sa durée de vie maximale est de 10 ans.

💡 Bon à savoir : Les intérêts perçus d’un PEL ouvert à partir de 2018 sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.

Profiter de l’épargne salariale

L’épargne salariale est un système d’épargne collectif mis en place au sein de certaines entreprises. Elle se traduit par le versement d’une part prélevée sur les résultats ou les performances de l’entreprise à chaque salarié. L’épargne salariale est constituée de la participation et de l’intéressement.

Le salarié peut choisir de percevoir les montants dus par la participation et/ou par l’intéressement directement ou décider de les placer sur un plan d’épargne salarial (PEE ou PERCO) :

  • Le Plan d’épargne entreprise (PEE) permet de se constituer un portefeuille de valeurs mobilières au sein de l’entreprise. Les versements du salarié liés à la participation ou à l’intéressement peuvent être complétés par des contributions de l’entreprise appelées abondements.
  • Le Plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO) est dédié à la constitution d’une épargne retraite.

Les sommes placées dans les plans d’épargne salariale sont bloquées pendant 5 ans dans le cas d’un PEE et jusqu’à la retraite du salarié dans le cas du PERCO. Il est toutefois possible d’en récupérer une partie ou la totalité avant, sans impôt, sous certaines conditions exceptionnelles (achat d’une résidence principale par exemple).

Souscrire une assurance-vie pour épargner

Souvent confondue – à tort – avec l’assurance décès, l’assurance-vie est particulièrement adaptée aux épargnants dans la trentaine, qui disposent de revenus plus stables et plus conséquents.

Il s’agit d’un placement dont le plafond est illimité et qui offre un rendement correct tout en conservant une certaine souplesse : idéal pour se constituer un apport dans l’optique d’un futur achat immobilier !

Le fonctionnement de l’assurance-vie repose sur le paiement de cotisations qui sont épargnées afin de garantir le versement d’un capital ou d’une rente au terme du contrat (lors du décès ou à la date librement décidée). La fiscalité adossée à ce moyen d’épargne dépend de la durée du contrat. 

Il n’y a pas de plafond pour l’assurance-vie, seulement certains seuils clés liés à la fiscalité. En particulier le seuil des 152 500€, au-delà duquel le capital ne peut plus être transmis en franchise de droits de succession (beaucoup d’épargnants plus âgés utilisent l’assurance-vie pour transmettre leur patrimoine).

Concernant son rendement, tout dépend de votre gestion des risques. Plus les risques sont élevés, meilleurs seront les intérêts.

  • Si vous voulez jouer la sécurité, vous pouvez placer vos sommes d’argent vers les fonds en euros, où votre capital est garanti. 
  • Si vous souhaitez prendre des risques, vous pouvez vous orienter vers les supports investis en unités de compte (des instruments financiers permettant d’investir indirectement en bourse, sans détenir directement des actions ou des obligations). Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse en fonction du comportement des marchés financiers.

💡 Bon à savoir : Pour éviter d’être imposé sur l’épargne constituée, il est nécessaire d’épargner pendant au moins 8 ans. Toutefois, vous restez libre de clôturer votre contrat d’assurance-vie ou d’effectuer des retraits à n’importe quel moment. Seuls les intérêts sont imposables, pas le capital.

Épargner à 40 ans

À 40 ans, vos objectifs et moyens d’épargne ne sont pas les mêmes qu’à 20 ans. Vos dépenses sont probablement plus importantes qu’il y a quelques années (emprunt immobilier, famille à charge…), mais vos revenus professionnels eux aussi ont augmenté !

Préparer sa retraite, financer les études de ses enfants ou acheter un second bien immobilier… Les raisons d’épargner ne manquent pas à cet âge où l’on est presque à l’apogée de sa vie professionnelle. Pour mettre de l’argent de côté à 40 ans, vous avez plusieurs options intéressantes. 

Renégocier son crédit immobilier

Si vous avez déjà investi dans la pierre, souscrit un crédit immobilier et que votre taux d’intérêt est supérieur à 2%, c’est peut-être le moment de penser à renégocier votre prêt.

Vous pourrez ainsi mettre de côté les sommes récupérées :

  • Soit vous avez gardé la même mensualité de remboursement mais vous avez remboursé moins longtemps que prévu.
  • Soit vous remboursez sur la même durée, mais la mensualité est allégée. 

Réaliser un investissement locatif pour épargner

Après l’acquisition de votre résidence principale, vous envisagez un investissement locatif ? C’est-à-dire acheter un logement pour le louer à un tiers. Si vos revenus vous le permettent, n’hésitez pas.

Le fruit de votre achat (les loyers perçus) vous permettra d’épargner et de vous constituer un pécule confortable, une fois votre emprunt remboursé. 

Afin de rentabiliser au mieux votre investissement locatif, vous pouvez vous appuyer sur la loi Pinel, qui permet d’optimiser votre fiscalité.

La défiscalisation Pinel prévoit une réduction d’impôt calculée sur le prix d’achat du bien immobilier neuf ou réhabilité dans une zone de tension. Pour en bénéficier, la location doit répondre à certaines conditions (par exemple, louer en résidence principale au locataire au minimum 6 ans). 

La loi Pinel permet une réduction d’impôts proportionnelle à la durée de location : 

  • 12% du montant du bien acheté pour 6 ans.
  • 18% pour neuf ans. 
  • En cas de prolongation jusqu’à 12 ans, la réduction d’impôt peut aller jusqu’à 21%. Cet avantage fiscal peut aller jusqu’à 63 000€.

Si vous réduisez vos impôts, vous vous constituez une épargne en mettant de côté les sommes initialement provisionnées.

💡 Bon à savoir : La loi n°2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021 a prolongé l’application du dispositif Pinel jusqu’au 31 décembre 2022 et l’a reconduit pour 2023 et 2024, avec des taux de réduction d’imposition dégressifs.

Ouvrir un PER

Le Plan épargne retraite (PER) permet de financer un complément de retraite en touchant une rente ou un capital lorsque vous le débloquerez à la fin de votre carrière. Mais il peut aussi servir de support d’épargne pour un projet immobilier. Dans ce dernier cas, il fera l’objet d’un déblocage anticipé.

Le PER est alimenté par des sommes périodiques que vous verserez. En soi, l’argent que vous serez en capacité de mettre de côté.

Les sommes versées sur un PER au cours d’une année sont déductibles des revenus imposables de cette année, dans la limite d’un plafond global fixé pour chaque membre du foyer fiscal. Le PER est une bonne façon de valoriser son épargne.

Vous l’aurez compris quelque soit son âge, on peut épargner en ayant une gestion raisonnée et maîtrisée de son argent. Mais également en choisissant les bons placements financiers. Que l’on soit dans ses études ou au contraire à l’apogée de sa carrière professionnelle, il n’y a pas de bons, de mauvais ou de meilleurs moments pour mettre de l’argent de côté. L’épargne se constitue au fil de la vie. Et le plus tôt est le mieux !

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