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2022 : va-t-on tous se mettre au bitcoin ?

Le Tigre est – depuis le 1er février 2022 – à l’honneur à l’occasion du Nouvel An chinois. Symbole de force et de bravoure (en voie d’extinction…), le félin considéré par les Chinois comme le roi des animaux assistera-t-il au sacre de la reine des cryptomonnaies ?

De sa création, passée quasiment inaperçue en 2009, à ses difficiles premières années où il fut incompris du grand public, pour finalement attirer l’attention de la planète financière et passionner des millions d’amateurs dans le monde… Le bitcoin a connu bien des aventures ces dernières années, et il sera sans nul doute au cœur de l’actualité de 2022, avec de nouvelles perspectives qui pourraient bien le rapprocher encore davantage du quotidien des Français. Revenons sur son histoire et penchons-nous sur les projections des experts pour l’année qui démarre !

Le parcours du combattant du bitcoin depuis 2009

L’histoire de la plus célèbre cryptomonnaie commence en 2008. C’est au cours de cette année que le mystérieux Satoshi Nakamoto, un développeur (ou un groupe de développeurs) dont l’identité n’a toujours pas été découverte à ce jour, publie un livre blanc. 

2008 – 2012 : Création et développement dans l’ombre

Celui-ci détaille le concept d’une monnaie virtuelle décentralisée (permettant d’effectuer des transactions sans aucun tiers) qu’il compte créer pour pallier les défauts du système bancaire traditionnel en crise. Cette monnaie, c’est le bitcoin, et elle s’appuiera sur la technologie de la blockchain pour fonctionner.

Satoshi Nakamoto met son projet à exécution et c’est en 2009 que le bitcoin, ainsi que la blockchain qui lui est aujourd’hui associée, sont créés. En 2010, alors que le crypto-actif en est encore à ses balbutiements, le premier achat en bitcoins est effectué par un développeur américain qui échange 10 000 bitcoins contre deux pizzas… Qui vaudraient aujourd’hui plusieurs dizaines de millions de dollars !

Les premières années, le bitcoin reste tout à fait à la marge de la sphère financière et souffre même d’une mauvaise réputation. En 2011, le jeune crypto-actif est principalement associé au Dark web et aux marchés illégaux sur lesquels il est utilisé, ancrant une image négative dans l’esprit des investisseurs amateurs comme professionnels. 

2013 – 2016 : Les cryptos et la blockchain intriguent

Malgré cela, le bitcoin intéresse beaucoup les férus d’innovation technologique qui en font sa promotion. En 2013, la cryptomonnaie est valorisée à 1000$. Dès 2014, de plus en plus de gens (en dehors de la sphère purement financière) s’intéressent à la technologie de la blockchain. C’est à ce moment que naissent les premiers smart-contracts et la deuxième cryptomonnaie la plus célèbre à l’heure actuelle : Ethereum. Mais le cours du bitcoin ne décolle pas encore.

2017 – 2019 : Premier décollage et stagnation

C’est à partir de 2017 que les choses commencent à s’accélérer. La presse parle de plus en plus de la blockchain et met en avant son potentiel révolutionnaire, tout comme celui de la première cryptomonnaie mondiale. Fin 2017, le cours du bitcoin connaît une première envolée qui s’achève en décembre au prix record de presque 14 000$

Un cours qui ne sera jamais égalé dans les années suivantes, alors que des doutes sont émis concernant les promesses de la blockchain et que certains défauts inhérents au bitcoin (énergivore, très volatil – son cours s’envole puis s’effondre très rapidement -, objet de spéculation) sont mis en avant. Son prix fluctue fortement entre 3000$ et 12000$ au cours des mois suivants. Il est d’environ 11000$ en septembre 2020.

2020 – 2021 : Vers la stratosphère !

C’est à ce moment précis que le bitcoin va entrer dans une nouvelle dimension. En octobre 2020, le géant du paiement en ligne Paypal (340 millions d’utilisateurs dans le monde) annonce qu’il intègre désormais le bitcoin ainsi que d’autres cryptomonnaies dans ses moyens de paiement. Un signal très fort de démocratisation du fameux crypto-actif, auquel vient s’ajouter l’arrivée des grands investisseurs institutionnels qui commencent à acheter des bitcoins. 

Il n’en fallait pas moins pour convaincre les investisseurs amateurs du monde entier qui font exploser le cours de la monnaie virtuelle. En avril 2021, le bitcoin est valorisé à 65 000$, son record absolu. 

Après un énorme krach en mai (qui démontre son extrême volatilité), le bitcoin touche les 30 000$, et après avoir subi les conséquences de l’interdiction du minage de cryptomonnaies par le gouvernement chinois, il établit un nouveau record fin 2021 à 68500$. Le bitcoin finit l’année 2021 un peu sous le seuil symbolique des 50 000$, mais en hausse de +76% sur les douze derniers mois !

Octobre 2021 : le tout premier fonds bitcoin fait une entrée fracassante à Wall Street !

Si les principales places financières mondiales, dont Wall Street, ont jusqu’alors toujours refusé de faire entrer le bitcoin sur les marchés financiers traditionnels, le jugeant trop risqué et volatile, c’est finalement chose faite depuis le mardi 19 octobre 2021. 

Le bitcoin est bel et bien entré à Wall Street et a immédiatement déchaîné les passions des investisseurs : plus de 440 millions de dollars de transactions enregistrées en moins d’une heure (le record pour un lancement de fonds cette année) et près d’un milliard de dollars échangés à la fin de la journée ! L’un des meilleurs démarrages de toute l’Histoire de Wall Street, rien que ça…

Pourquoi donc ce revirement de la finance traditionnelle vis-à-vis de l’entrée en bourse du bitcoin ? En réalité, ce n’est pas le bitcoin à proprement parler qui est « arrivé à Wall Street », mais bien un fonds indiciel coté (ETF) lié à la célèbre cryptomonnaie. Une subtilité qui a toute son importance, car un ETF, ou Exchange Traded Fund, est un fonds d’investissement répliquant les performances d’un produit financier donné, en l’occurrence celles du Bitcoin.

Lancé par la société américaine ProShares, ce fonds lié au fameux crypto-actif se nomme “ProShares Bitcoin Strategy ETF” et, tout comme les actions d’une société, ses parts peuvent être achetées et vendues à tout moment par les Traders.

En investissant dans ce fonds, on n’investit donc pas directement sur le bitcoin, mais sur des contrats à terme (des produits financiers engageant l’investisseur à acheter ou à vendre un produit, ici le bitcoin, à un prix et à une date déterminés à l’avance). C’est bel et bien l’aspect indirect de ces investissements qui a finalement convaincu les autorités de régulation financière américaines, bien que ces produits restent eux aussi très volatils…

2022 : le bitcoin dans notre quotidien ?

À la fin du mois de janvier 2022, le cours du bitcoin est d’environ 32 400$, clairement en baisse sur les dernières semaines, mais sa volatilité est telle que la situation peut rapidement se renverser. 

Concernant les prévisions sur son prix futur, la banque américaine JPMorgan maintient sa fameuse prévision d’un cours à 146 000$ à long terme, mais prévoit un cours à « seulement » 73 000$ au cours de l’année 2022. De son côté, le groupe financier Bloomberg prédit un record à 100 000$ atteint dans l’année.

Quoiqu’il en soit, le bitcoin et les technologies liées à la blockchain ont clairement pris une nouvelle dimension depuis quelques mois. Smart-contracts, NFT, Trading de cryptomonnaies… Tous ces termes se sont répandus dans nos conversations et nous connaissons tous quelqu’un qui investit sur les cryptos. De là à envisager que le bitcoin s’immisce dans nos quotidiens au cours des prochains mois, il n’y a qu’un pas…

Dès 2021, l’Ifop nous apprenait que 17% des Français avaient déjà investi ou souhaitaient investir dans les cryptomonnaies (plus encore que dans les monnaies traditionnelles !). Dans le même temps, on comptait déjà plusieurs distributeurs automatiques de bitcoins dans le monde, et le réseau de paiement bitcoin dépassait celui de Paypal en termes de volume au cours du premier trimestre 2021.

À l’heure actuelle, les géants Mastercard et Visa autorisent d’ores et déjà des achats en bitcoins, tout comme des entreprises telles que Microsoft. Mais les États commencent eux aussi à montrer de l’intérêt pour le bitcoin : le Salvador a été le tout premier pays à accepter le bitcoin comme monnaie officielle en septembre 2021, et certains experts anticipent déjà le fait que d’autres puissent faire de même à l’avenir.

En tant que moyen de paiement, le bitcoin présente l’avantage de faciliter grandement les transactions internationales. Toutefois il montre aussi certaines limites: sa volatilité de cours est encore très importante et implique un véritable risque pour les commerçants amenés à l’accepter (notamment si sa valeur varie trop fortement entre la signature d’un acte de vente et le paiement réel), tout comme la lenteur de son système de paiement actuel (il permet d’effectuer 7 à 8 transactions par seconde, contre 20 000 chez Visa !).

Alors que les projections concernant l’évolution de son cours restent largement positives et qu’il est plébiscité par des entreprises prestigieuses, voire même par certains États, le bitcoin semble se démocratiser un peu plus chaque mois. De là à s’immiscer concrètement dans nos quotidiens et à devenir mainstream, il n’y a qu’un pas, que la célèbre cryptomonnaie ne franchira qu’en palliant les défauts qui lui sont encore reprochés, à savoir sa forte consommation énergétique, son système de paiement encore peu performant, ou encore son cours extrêmement volatile.

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