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Étudiant non boursier : quelles sont les aides disponibles ?

Financer ses études quand on est étudiant est de plus en plus compliqué. Il faut savoir que près d’un étudiant sur quatre vit en dessous du seuil de pauvreté et ce chiffre risque malheureusement de s’aggraver en vue de l’inflation.

La bourse peut représenter une bouffée d’air frais pour les étudiants issus des foyers les plus modestes, mais elle ne suffit pas à elle seule. En effet, les bourses sont échelonnées et vont de 90 à 500 euros par mois maximum.

Pour ceux n’ayant pas accès aux bourses, la situation est encore plus dramatique, puisqu’ils doivent compter sur les aides familiales ou les petits boulots uniquement. Et les constats sont là encore dramatiques : plus l’étudiant travaille dans un emploi à côté de ses études, plus il a de chances de rater ses examens. Heureusement, il existe d’autres aides que la bourse sur critères sociaux, qui permettent parfois d’éviter de passer par la case emploi.

L’aide spécifique annuelle

Si l’étudiant est dans une situation économique compliquée et durable (par exemple en rupture familiale et sans ressources, avec un enfant à charge et isolé, personne en situation de handicap lourd, etc.), alors il est possible de demander une allocation spécifique annuelle (appelée ASAA). Cette aide permet de bénéficier de la bourse même sans respecter intégralement les critères initiaux de celle-ci.

Le processus est assez long et lourd à vivre, puisqu’il convient de rencontrer une assistante sociale pour lui faire part de ses problèmes après avoir déposé un dossier. L’objectif étant évidemment d’éviter les abus. La situation sera analysée au cas par cas mais dans plus de la moitié des situations, cette bourse exceptionnelle est attribuée. L’allocation spécifique annuelle ouvre des droits comparables aux boursiers sur critères sociaux : accès à des aides supplémentaires, dossier prioritaire pour être logé dans les chambres étudiantes du CROUS, etc.

Le CROUS peut également fournir une aide annuelle ponctuelle (appelée ASAP) dans certains cas exceptionnels. Par exemple, si la facture d’électricité explose cette année et qu’il n’est pas possible de la payer, il peut être intéressant de demander cette aide.

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L’aide au mérite

Si vous êtes boursier sur critères sociaux ou que vous bénéficiez de l’aide spécifique annuelle et que vous avez obtenu une mention très bien au bac, vous pouvez prétendre à l’aide au mérite. Cette aide est un bonus de 900 euros, versés en 10 fois, qui donnent un petit coup de boost aux finances de l’étudiant.

Toutefois, les conditions d’accès à cette aide se sont durcies. Dans les années 80 et 90, le principe consistait à doubler le montant de la bourse au mérite et jusqu’en 2015, le bonus était de 1800 euros. Mais en tout état de cause, sans bourse ou aide spécifique, impossible d’avoir accès à cette aide.

💡 À noter : certaines fondations privées offrent des aides aux mérites sur d’autres critères. Il convient alors de fouiller pour trouver les aides auxquelles il est possible de postuler. Ces fondations changent de dotation chaque année, il est donc très difficile d’en extraire une liste précise.

L’aide à la mobilité

L’aide à la mobilité à pour but d’aider financièrement un étudiant qui souhaite partir étudier dans un autre pays, dans le cadre d’un programme d’échange tel qu’Erasmus, mais pas uniquement. Certaines écoles proposent des échanges d’un semestre ou d’une année dans des pays hors Europe et les étudiants peuvent en bénéficier même s’ils ne sont pas boursiers.

Il existe une grande quantité d’aide en fonction d’où vous allez et de votre situation économique, ainsi que de la durée et du contexte. Retenez toutefois qu’il y a des aides de la part :

  • De l’État, via une aide à la mobilité internationale, et uniquement pour les bénéficiaires d’une bourse ou d’une aide spécifique,
  • De l’Europe, via la bourse Erasmus+, qui distribue entre 170 et 770 euros par mois en fonction de certains critères (coût de la vie, éloignement, etc.),
  • Des collectivités locales (ville, département, régions) qui distribuent généralement des aides de quelques centaines d’euros, en une fois, mais cumulables. Il convient ici de fouiller plus en détail, chaque collectivité ayant ses propres critères.
  • L’établissement met généralement à disposition des fonds pour aider ses étudiants les plus en difficultés à financer ce voyage.
  • Les fonds privés viennent en aide en fonction de certains critères qui leurs sont propres. Là encore, les dotations varient chaque année, il faut donc fouiller pour trouver une aide qui pourrait correspondre à votre situation.

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Les aides au logement

Le logement est sans aucun doute ce qui pèse le plus dans le budget d’un étudiant. Heureusement, il existe deux types d’aides au logement dont il est possible de bénéficier sans être boursier.

  • Le premier est le logement CROUS : Ces petites chambres, généralement de 9m² avec salle de bains, toilette et cuisine en commun, ont assez mauvaise presse mais sont très accessibles économiquement (les loyers varient de 100 à 350 euros en fonction des villes). En réalité le CROUS investit depuis plusieurs années dans la rénovation de ce parc immobilier et propose désormais des chambres avec douche et toilette privatives et espaces communs soignés et entretenus. Toutefois, ces travaux sont encore en cours, il est donc possible de tomber soit sur une chambre qualitative soit sur une chambre assez désagréable à vivre.
  • La deuxième aide financière concerne les APL (qui peuvent se décliner en ALF ou en ALS) : Cette aide est distribuée par la CAF et ne tient pas compte des revenus des parents mais uniquement des revenus de l’étudiant majeur, ce qui signifie qu’il n’est pas nécessaire d’être boursier pour en bénéficier. Toutefois, il faut déclarer son patrimoine et les aides versées par les parents, ce qui peut faire diminuer le montant obtenu. Le montant moyen des APL est de 150 euros par mois, mais peut aller jusqu’à 300 euros par mois. En plus des APL, la CAF peut donner la prime d’activité à un étudiant qui travaille en plus de ses études et s’il gagne au moins 974 euros nets par mois.

Le nombre d’aides accessibles est conséquent pourtant, il n’existe aucun site les récapitulant toutes en un seul endroit. Il est très facile de s’y perdre, entre les aides de l’Etat, des régions, des villes, les aides privées, du CROUS, de la CAF, etc. Peut-être serait-il temps d’harmoniser toutes ces aides pour permettre à tous les étudiants d’étudier dans de bonnes conditions ?

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