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Quand est-ce qu’on est riche ?

Voyager souvent jusqu’à l’autre bout du monde, vivre dans des lieux magnifiques, posséder du patrimoine, s’acheter des vêtements et des bijoux très chers, être héritier… On a plein d’idées reçues sur la richesse et ses démonstrations. Notre fil Insta est d’ailleurs rythmé par les modes de vie de ces influenceurs et personnalités incarnant une certaine vision de ce que c’est, « être riche » (ou le montrer). Mais finalement, la notion de richesse n’est pas si subjective. Essayons de comprendre ce qui détermine ce que c’est, d’être riche en 2021.

Une question de revenus…

Économistes et sociologues s’intéressent de près à la question de la richesse. En 2020, l’Observatoire des inégalités a ainsi sorti son « rapport sur les riches en France », fondé en grande partie sur des données de l’Insee.

En termes de revenus tout d’abord, on y apprend que le seuil de la richesse est fixé par l’Observatoire à deux fois le salaire médian français. Situé à 1 735€ net par mois, ce dernier représente le niveau de salaire qui coupe exactement la population française en deux (la moitié gagne moins, l’autre moitié gagne plus). Ainsi, le seuil de richesse est fixé à 3 470€ net par mois et concerne seulement 8,2% de la population.

Un seuil, certes, arbitraire, mais qui tient compte de la répartition totale des revenus dans la société, et permet déjà d’offrir une tout autre perspective concernant la notion de richesse.

… mais aussi de patrimoine

De même qu’il existe un niveau de salaire au-delà duquel on est considéré comme riche, le niveau de patrimoine est également un critère important à prendre en considération.

Par patrimoine, les économistes entendent l’ensemble des biens détenus par un individu ou un ménage, qu’il s’agisse de biens mobiliers (actions, assurance-vie…) ou immobiliers (logement personnel, biens loués…).

Concernant le patrimoine immobilier, il existe là encore un patrimoine brut médian, estimé à 163 000€ par ménage, et lorsqu’un ménage dispose de trois fois la valeur de ce patrimoine médian, il est alors considéré comme riche. Situé à 490 000€, ce seuil concerne 16% de la population.

Le patrimoine mobilier (meubles, tableaux, biens électroniques, actions, parts sociales d’entreprise, etc.) est également central lorsque l’on parle de richesse, car il s’agit alors de détenir un certain nombre d’actifs qui offrent des revenus passifs (permettant parfois de ne plus travailler… du tout).

C’est le critère qu’ont d’ailleurs choisi les sociologues Alain Bihr et Roland Pfefferkorn, dans leur ouvrage Déchiffrer les inégalités, pour déterminer le seuil de richesse : selon eux, lorsque le patrimoine d’un individu lui permet de gagner l’équivalent du salaire médian français sans rien faire, alors celui-ci est riche.

Riche, très riche, ultra-riche…

Avec ces critères objectifs, on comprend bien que les riches ne sont pas tous des rentiers voyageant en jet privé trois fois par semaine. Toujours selon l’Observatoire des inégalités, ce sont pour la plupart des cadres supérieurs de plus de 50 ans vivant dans les grands centres urbains, et notamment à Paris.

Cependant, il faut également réaliser qu’entre les personnes situées juste au niveau du seuil de richesse (dans les 10% des salariés les plus riches) et celles se trouvant tout en haut de la pyramide (dans les 0,1%, et même les 0,01%), il y a un fossé parfois gigantesque… Les 0,01% des Français les plus riches perçoivent par exemple un revenu supérieur à 108 000€ chaque mois !

Et pourtant… Même au sein de cette catégorie de riches, nous sommes encore très loin des revenus des fameux ultra-riches : qu’ils soient entrepreneurs à succès, comme Elon Musk qui perçoit 432 millions de dollars par jour (oui oui), ou héritiers de grandes familles capitalistes comme Benjamin de Rothschild qui a reçu plus d’un milliard de dollars par la grâce de… sa naissance, il est évident que la notion de richesse est toujours à remettre en perspective.

Si dans l’imaginaire collectif, être riche, cela signifie mener la grande vie dans des palaces luxueux et vivre de ses rentes, pour la très grande majorité des Français considérés comme « aisés » par les économistes et les sociologues, cela signifie plutôt gagner suffisamment d’argent pour investir, être propriétaire de son logement, avoir une résidence secondaire et partir régulièrement en vacances.

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